 |
|
 |
|
|
|
| C’était l’époque des Beatles et de John Coltrane, des guerres du Vietnam et des 6 jours, de la minijupe, de l’ORTF, de l’exposition Toutankhamon au Petit Palais de Paris, de la grève générale de mai juin, des derniers bus parisiens à plateforme. C’était juste hier. C’étaient nos années 60. Nous étions alors en apprentissage à la Compagnie Des Compteurs, à Montrouge et n’avions pas vingt ans. Le lundi 20 septembre 1965, à 8h30 précise, nous sommes entrés dans la carrière. Admis sur concours, nous nous retrouvions ensembles pour la première fois au Centre de Formation et de Perfectionnement, 73 rue Gabriel Péri et étions accueillis par notre père à tous : M. Marlat Directeur du Centre. Dans ce bâtiment préfabriqué datant des années 50, situé au sein d’une usine de près de 6000 personnes, nous allions passer 4 ans. De quoi être quelque peu impressionnés et pas vraiment rassurés ! C’était une ruche ordonnée et travailleuse. Ah, le beau rêve industriel ! Les voies du passé résonnent encore : « Dans la proche banlieue de Paris une usine étend ses longs toits de briques et ses verrières. Des milliers d’ouvriers sont là, penchés sur leurs établis, leurs tours, leurs fraiseuses et leurs outillages de précision. » « Les plus beaux muscles à la fonderie, les plus mal embouchés au décolletage, les plus qualifiés et les plus libres à l’outillage central, bastion des syndicats. » Dans cette promotion de techniciens en mécanique de 1965 nous étions 16 jeunes apprentis. Beaucoup moins qu’auparavant. Car, déjà, le monde industriel abordait insensiblement une nouvelle évolution. Le temps où un apprentis pouvait envisager une carrière entière dans la même entreprise était révolu. Le centre de formation ferma ses portes peu de temps après notre passage.
VIDEO CDC Montrouge (25 secondes)
|
(texte de Gérard Boquet)
