Histoire des Compteurs

 

L’histoire de la Compagnie Des Compteurs débute en 1872 lorsqu’un ferblantier du nom de Gabriel Chamon s’associe à un vendeur, Monsieur Nicolas, pour reprendre un petit atelier de réparation de compteurs de gaz employant trente personnes.

En 1878, Monsieur Foiret se joint à eux et, ensembles, ils créent la Compagnie pour la fabrication des compteurs et matériel d’usines à gaz. La nouvelle société adopte une stratégie agressive pour conquérir des parts de marché et obtenir l’expertise en fabrication de compteurs. Cette politique se traduit en partie par des rachats et fusion d’entreprises comme celle de la maison Siry, Lizard & Cie en 1881.

L’accroissement de la production exige un espace plus important réservé à la fabrication. Prévu avant 1914, mais interrompu à cause de la Première Guerre Mondiale, la Compagnie s’agrandit au début des années 1920 en construisant des bâtiments sur un site qui fait près de 8 hectares sur une zone non bâtie, en partie maraîchère, tandis que l’Avenue Jean Jaurès n’a pas fini d’être tracée.

En 1923 , le transfert des personnels et de la production a lieu. Toute une population ouvrière de Montrouge envahit la rue Maurice Arnoux aux heures d’entrée et de sortie de l’usine tandis que les bureaux sont installés côté Place des Etats-Unis.

La fabrication des compteurs demeure l’activité principale de la Compagnie.

Gabriel Chamon, le fondateur et président, est surnommé « le Juste » par ses proches. Les protections sociales qu’il mis en place donnèrent à la Compagnie sa réputation de bonne boîte.

En 1927, Ernest Chamon, le fils, décide d’ouvrir un département télévision dont il confie la direction à René Bartélémy. La première présentation en France de la nouvelle invention a lieu en 1931.

Milieu des années 1930 : Les horaires sont descendus à 26 heures payées 26, il va sans dire.

Juin 1936 : Spontanément, les ouvriers se mettent en grève. « Pourvu qu’ils foutent pas le feu à la baraque » Ils n’ont pas mis le feu mais 15 jours de grève dans tout le pays ont suffit à faire peur.

Durant l’occupation, l’usine est un haut lieu de la résistance avec des grèves dès 1941 et la participation à l’insurrection de Paris en août 1944. Le site compte alors environ 3500 ouvriers.

Nouveau mouvement social  d’ampleur en 1947.

En 1955, le gouvernement français interdit la construction de nouvelles usines dans un rayon de 80 km autours de Paris. Comme le site de Montrouge ne suffit plus, la Compagnie est obligée de décentraliser ses activités. L’espace récupéré à Montrouge permet à l’entreprise (dont le nom est devenu Compagnie des Compteurs en 1959) d’étendre ses activités.

Mai-juin 1968 : Deux mois pavés de bonnes intentions…

Au moment de son rachat par Schlumberger en 1970, la Compagnie des Compteurs détient 50% du marché pour les compteurs d’électricité, 40% pour les compteurs de gaz et 30% pour les compteurs d’eau.

En 1960, il y avait plus de 6000 personnes sur le site de Montrouge, en 1970, on en compte encore 5000.

La Compagnie des Compteurs est alors transformée en Compteurs Schlumberger dont Jean Riboud, ami intime de la famille Schlumberger et amateur d’art, devient Président Directeur Général.

Cette entité comprenait la fabrication des compteurs et relais électriques, des appareils de mesures électriques, des compteurs de gaz, des compteurs d’eau et de liquides divers (alcool, lait, bière, etc.), des volucompteurs pour pompes à essence, du matériel de régulation, des transformateurs de mesure.

C’est en 1977 que l’entité Compteurs Schlumberger s’est transformée en Schlumberger Industrie regroupant des fabrications industrielles :

-         Enertec pour toute la partie électrique

-         Flonic pour la partie comptage d’eau

-         Sereg pour le matériel de régulation.

-         Schlumberger Technologie regroupait des services tournés vers les nouvelles technologies.

Sur le site de Montrouge est arrivé Flopétrol, branche de Schlumberger tournée vers la recherche et l’exploitation du pétrole.

Le centre de recherches (GIERS) installé sur le site s’est principalement appliqué à des études fondamentales (carte à puce, transmission de données par fibres optiques, analyses des très hautes fréquences etc.)

Dès 1983, il y eu démantèlement d’une partie de l’usine (mécanique, chaîne d’étalonnage des compteurs d’eau) et les premières délocalisations vers Pont Audemer, Besançon, Reims, Haguenau, Chasseneuil du Poitou.

En 1985 le site est transformé par Renzo Piano. La place libérée au centre par la destruction des anciens bâtiments (ateliers de la découpe et du décolletage) est transformée en jardin paysagé, dessiné par Alexandre Chemetoff : c’était la volonté de Jean Riboux, PDG de Schlumberger.

Tract de Lutte Ouvrière - La Voix Des Compteurs -1986 : Dix petits canards.

« Depuis hier, dix petits canards barbotent dans la rivière de l’usine. Il paraît que samedi c’est trois fois plus qui y avaient été apporté. Et mystère, on n’en trouve que 10. Bien sûr, on a l’habitude chez Schlumberger des réductions d’effectifs, mais là, c’est beaucoup d’un seul coup. On espère que les absents se sont envolés car ce n’est pas une vie que de la passer à l’usine. »

En 1986, cession de Enertec à Enerdis devenu depuis Chauvin-Arnoux

En 1990, cession de Sereg à Elsag Bailey devenu depuis ABB Automation.

Regroupement des activités eau, énergie thermique, gaz et électricité dans une entité appelée RMS France en 1996

En 2001, cession de RMS France à Actaris

En 2006 Schlumberger quitte le site. Le terrain est vendu à la ville de Montrouge et est refondu en campus d'industries.

A Gabriel Chamon (1848-1934)

 

A l’occasion de son jubilé (1872-1922)

 

Ses collaborateurs de tous grades

Pour cinquante ans de travail et d’honneur.

 

Stèle installée au 1er étage du bâtiment H place des Etats-Unis

Place des Etats-Unis (vers 1925)

 

Vue aérienne (vers 1925)

 

 

Construction de l'usine (vers 1920)

 

Vue générale de l'usine (vers 1928)

 

Visite du ministre des PTT (1931)

Entrée rue Jean Jaurès (vers 1960)

 

Sortie rue de Fontenay (vers 1930)

 

Départ de releveurs (1960)

Action des Compteurs (vers 1930)

René Barthélemy

Logo CdC

Comptage au cours du siècle

 

Impasse centrale (1941)


Couvercle de compteur (1928)

 

Plaque (1933)

 


Vue aérienne (vers 1960)

 

 



 

 

Vue aérienne (2006)

 

     

 

 

 




Entrée rue Jean Jaures (2007)


(texte de Gérard Boquet)